Santé

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La province du Nord-Kivu est actuellement classée parmi les pays les plus pauvres du Congo (RDC), malgré ses immenses ressources naturelles.

Ebola
Une épidémie de maladie à virus Ebola (MVE) dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, la plus grave jamais enregistrée dans le pays, a fait plus de 2 084 morts confirmés depuis la déclaration de l’épidémie en août 2018, et a fortement fragilisé le système de santé. Depuis le 10 avril 2020, date de la récente résurgence de l’épidémie dans la zone de Beni, sept nouveaux cas ont été confirmés, dont quatre décès, deux guéris et un disparu sans information claire sur son état. La fin de l’épidémie dans l’est du pays a été déclarée le 25 juin 2020. Une réponse « post-Ebola » est en cours et se focale sur l’assistance aux survivants, la surveillance, le référencement et la réponse rapide pour contenir toute nouvelle épidémie potentielle. Une nouvelle épidémie de la maladie à virus Ebola a par ailleurs été déclarée depuis le 1er juin 2020 dans la province de l’Equateur, avec 12 cas ayant été confirmés dont 8 décès.10 À noter que la MVE est considérée comme une crise de santé publique qui fait l’objet d’un cadre stratégique opérationnel de réponse distinct. Elle n’est donc pas incluse dans le PRH révisé mais est prise en compte dans l’analyse des besoins comme un facteur aggravant de la crise humanitaire.

Impact direct et indirect de la COVID 19
Concernant la COVID, les capacités de dépistage et de laboratoire étant limitées, le nombre de cas et de provinces touchées pourrait être plus important. L’impact direct et indirect est assez important et demande une série d’interventions.

A. Impact direct

Impact sanitaire sur les personnes
Le COVID-19 a un impact direct plus important sur la morbidité et la mortalité des groupes vulnérables spécifiques tels que les personnes âgées, les malades chroniques, les personnes immunodéficiences/dépressives. Le virus influe également négativement sur le bien-être psychosocial, psychologique et émotionnel des personnes malades et leurs proches.

Impact sur le système de santé
La transmission met à rude épreuve un système de santé déjà très fragile, avec une couverture sanitaire de seulement 30 pour cent avant l’épidémie de COVID-19, et avec seulement 27 pour cent des institutions sanitaires ayant un indice moyen de capacité opérationnelle de délivrance des prestations conforme aux normes (personnels de santé formés, disponibilité d’intrants, d’équipements, de matériels médicaux, existence de protocoles).

B. Impact indirect

L’impact indirect est notamment lié aux mesures que le gouvernement congolais ainsi que d’autres gouvernements au niveau global ont dû prendre pour limiter la propagation de l’épidémie.

Impact socio-économique :
Avec son économie extravertie, tributaire du secteur minier et agricole, et fortement dépendante des intrants et des produits de première nécessité et des denrées de base importés, la province devrait voir sa croissance baisser sensiblement et ses comptes macroéconomiques se détériorer en profondeur dans les années à venir.

Impact indirect sur la chaîne d’approvisionnement et les marchés :
A ce jour, le fret aérien, maritime, fluvial et routier reste autorisé sous surveillance sanitaire. Toutefois, les mesures restrictives mises en place au niveau international et national, mais aussi la concurrence face à certains équipements et matériels recherchés, entraînent des perturbations qui risquent de s’aggraver. Le fonctionnement des marchés pourra être perturbé avec une possible réduction de la disponibilité des vivres et non vivres

Impact indirect sur la protection :
Les risques de protection sont accrus en raison de l’épidémie ainsi que des mesures qui ont dû être prises pour limiter la propagation du COVID-19. Les personnes qui y sont les plus vulnérables, sont notamment les personnes en situation de handicap, les personnes âgées et celles vivant avec des maladies chroniques. Il existe notamment des risques de tensions sociales liées à la stigmatisation et la discrimination des personnes malades ou suspectées d’être malades du COVID-19 par leur communauté ainsi que des risques d’exacerbation des tensions intercommunautaires dans le cas où certains groupes compteraient un plus grand nombre de personnes malades ou un taux de guérison plus élevé que les autres.

Impact indirect sur l’assistance humanitaire :
La distanciation sociale imposée par le Gouvernement (pas de rassemblement de plus de 20 personnes) aura un impact direct sur la réponse humanitaire en cours (changement dans les modalités de distribution, accès aux populations limité etc…). Il est difficilement possible pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les réfugiés de s’y conformer du fait de leurs conditions de vie (sites, familles d’accueil). Les mesures de confinement, de quarantaine et de restriction des vols internes limitent la mobilité et les interventions des acteurs humanitaires sur le terrain.

Les principaux défis que doit relever le système de santé sont :

  • Une capacité optimale de gestion de l’ensemble du système de santé dans le contexte de la décentralisation ;
  • Un système de financement des soins permettant l’équité d’accès ;
  • Un système de santé à même de répondre aux besoins des populations après plusieurs années de crise (conflits armés, catastrophes naturelles) ;
  • La réduction de l’excès de morbidité et de mortalité ;
  • Une meilleure coordination de la réponse humanitaire avec les acteurs de développement.

Coopération pour la santé

Plusieurs partenaires appuient le secteur de la santé ;
  • Des efforts de coordination et d’harmonisation des interventions des partenaires s’opèrent à travers le Groupe inter bailleurs santé (GIBS) qui doit progressivement intégrer le Comité de coordination sectorielle.
  • Les principaux bailleurs sont la Belgique, le Canada, les États-Unis d’Amérique et la Grande Bretagne ;
  • Les partenaires multilatéraux sont l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de Développement ; le Fonds mondial et l’Alliance GAVI, ainsi que d’autres institutions des Nations Unies constituent aussi d’importantes sources de financement.
  • L’OMS, qui joue un rôle important de coordination et d’appui technique avec d’autres partenaires dans le domaine de la santé et des actions humanitaires, devra jouer un rôle plus stratégique dans les années à venir, pour actualiser le Plan national de développement sanitaire (PNDS) et appuyer sa mise en œuvre afin d’aider le pays à avancer vers la réalisation de la couverture sanitaire universelle.

Etudes, enquêtes, diagnostics et réponses programmatiques

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